Maria Antonia Josepha Johanna de Habsbourg-Lorraine dite « Marie-Antoinette » naît au palais de la Hofburg à Vienne le 2 novembre 1755, au lendemain du tremblement de terre de Lisbonne (Portugal, alors gouverné par son parrain et sa marraine). Elle est la quatrième fille d'une famille de 14 enfants (9 filles, 5 garçons), nées d'un des plus puissants couples d'Europe, François Ier de Lorraine, empereur du Saint-Empire romain germanique, de Marie-Thérèse, impératrice d'Autriche, roi de Hongrie, et reine de Bohème.
L'archiduchesse d'Autriche Antonia, très proche de sa plus jeune s½ur aînée, Marie-Caroline, qui deviendra reine de Naples en épousant Ferdinand Ier des Deux-Siciles, passa une enfance heureuse à la cour de Vienne entre les palais de la Hofburg,
où elle est née, et de Schönbrunn, résidence d'été des Habsbourgs, avec une étiquette beaucoup moins stricte que celle de Versailles, où elle reçoit une éducation assez négligée basée plus particulièrement sur l'apparence (maintien, danse, musique) que sur la connaissance (à l'image de toutes les princesses européennes de l'époque). Désormais veuve depuis le décès de François Ier (1765), extrêmement douloureux pour Marie-Antoinette, Marie-Thérèse prend en mains la vie de ses filles. Marie-Antoinette, comme sa s½ur Marie-Caroline, est désormais destinée à servir la politique de la Maison d'Autriche, mais sa mère découvre qu'elle sait à peine écrire en allemand, et révèle une absence d'intérêt pour les études. Elle décide alors de lui donner un complément de formation par le biais de l'émissaire de Louis XV, l'abbé Vermond, quand en 1769, à la suite de négociations menées par Choiseul, pour permettre le rapprochement de la monarchie française des Bourbons avec celle des Habsbourg, elle fut choisie par sa mère pour porter les espérances d'un mariage avec le Dauphin Louis Auguste, duc de Berry, futur Louis XVI, troisième fils du dauphin Louis, mort cinq ans plus tôt, et de Marie-Josèphe de Saxe, qui symbolise la fin d'une série de guerres opposant, depuis des siècles, entre les deux dynasties.

Le 17 avril 1770, Marie-Antoinette, qui a quinze ans, formule sa renonciation à la succession d'Autriche, tandis que le 19 est célébré, dans la capitale autrichienne, son mariage par procuration avec le Dauphin, demeuré à Versailles, et qui a alors seize ans. Le départ pour la France a lieu dès le surlendemain. Le 16 mai est célébré à Versailles le mariage officiel. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, « impayables » selon le mot du contrôleur général Terray (20 millions) ; à Paris, le feu d'artifice est l'occasion d'une bousculade monstre dans la rue Royale qui fait cent trente-deux morts, victimes de l'imprévoyance de la police. La fraîcheur, Le charme juvénile de la jeune archiduchesse – elle a la peau claire, les cheveux blonds et les yeux bleus - conquiert bien vite le roi Louis XV, mais aussi l'ensemble de la Cour et des Parisiens qui lui font bon accueil. La dauphine peut alors apparaître comme un atout pour une monarchie française dont le vieux roi libertin est devenu très impopulaire.



C'est pourquoi, pour se divertir, Marie-Antoinette, jeune, frivole et railleuse, se réfugie dans son amitié avec sa chère Marie-Thérèse, Princesse de Lamballe, goûte dans l'insouciance à tous les plaisirs de la cour, se jetant dans les fêtes, bals, tables de jeu où elle perd déjà des sommes énormes, et en se rendant souvent à Paris, ainsi que le lui permettait Louis XV, y fréquentant ainsi la Comédie Française et l'Opéra, avec ses compagnons favoris, avides et libertins, parmi lesquels son compagnon de jeux favoris, le comte d'Artois jusqu'à son mariage avec Marie-Thérése de Savoie le 8 novembre 1773, qui font d'autant plus jaser que l'on connaît ses problèmes conjugaux et qu'elle ne cède pas aux odieuses calomnies qui ne tardèrent pas à compromettre sa réputation au sein de la Cour. A ces critiques, elle répond, forte de son honnêteté, et orgueilleuse, ne cédant : « Que voulez-vous, j'ai peur de m'ennuyer, c'est tout. »


Mais, malgré les critiques au sein de la Cour à son sujet, la dauphine elle-même était populaire parmi le peuple. Sa première apparition officielle à Paris le 8 Juin 1773 au palais des Tuileries a été considéré par de nombreux observateurs royaux un succès retentissant, avec un 50 000 personnes qui auraient crier pour la voir, facilement séduits par sa personnalité – elle a une réputation de dauphine au grand c½ur à l'image de son époux (secours aux blessés, remarque le poids des impôts qui accable le peuple français, évite certaines dépenses inutiles) - et sa beauté.

Et le comportement de Marie-Antoinette, qui ne change guère et prête à la calomnie, y sera pour beaucoup, participant ainsi à la désacralisation de l'image royale.
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